Notre suivi du cerf « Master », tête bizarde de Mormal
PUBLIE LE : 12/11/2019 | PAR : Eric Penet
La saison de chasse 2019-2020 sur Mormal démarre malheureusement par le tir du cerf surnommé « Master ». Connu et identifié depuis 2016, il présentait depuis l’automne 2017 un comportement atypique causé semble t-il par des troubles de la vision, eux-mêmes d’origine inconnue (choc, blessure, tumeur ?). En 2018, Master perd ses bois en mars et parvient malgré tout à « reproduire » une ramure « classique » durant ses velours. Il tiendra parfaitement sa place durant le brame, étant plusieurs fois observé hardé, en coeur de zone.

Le cerf "Master" sous la neige (2017)
©Ludivine DELFORGE - Objectif Mormal
Il survit à la fin de la saison de chasse et est dès lors régulièrement observé durant la période des velours par les membres de notre association. Dès la fin-mars, ses bois présentent une courbure et une forme tout à fait singulière. Master devient alors « une tête bizarde », un terme choisi pour décrire les cerfs présentant des ramures hors normes. Une casse sous velours, au moment où les bois en croissance sont très fragiles, pourrait expliquer cette déviance, d’autant que la ramure qu’il portait en 2018 (donc après l’apparition de ses troubles de la vision) était tout à fait normale. Difficile toutefois de ne pas faire le lien de cause à effet avec ses problèmes oculaires, qui de toute évidence réduisaient sa qualité de vie (Master a été vu à plusieurs reprises se cognant dans les arbres et n’avait semble t-il plus de vision au niveau de l’oeil gauche)…
Pour assurer sa tranquillité et éviter d’attirer l’attention sur lui, nous avions décidé à l’unanimité de ne publier aucune image de ce cerf jusqu’à la fin de la saison de chasse, pour lui donner une chance de s’en sortir et préserver sa quiétude. Regrettable de voir que tout le monde n’a hélas pas fait le même choix, au profit du buzz sur une page facebook …
Master est revu plusieurs fois durant le dernier brame. Cette fois, sans doute conscient de son « état », il ne tient pas sa place et n’est observé que de manière erratique.
Il est toujours triste de voir tomber un animal comme celui là, qui a fait l’objet d’un suivi régulier de passionnés, et qui était devenu « attachant ». De manière pragmatique, on peut aussi se dire que son tir « épargne » la vie d’un autre cerf, sain et valide, ce qui n’est pas négligeable. On regrettera toutefois de ne pas avoir la possibilité de voir comment sa ramure aurait évolué l’an prochain.